• Autant le dire tout de suite, je trouve que le travail littéraire d'Yves Laplace est parmi ce qui se fait de plus intéressant par ici (à Genève). Autant le dire tout de suite, je trouve que dans Butin, il se fourvoie.
    On y retrouve Bernard Seigneur, la Bernouille, le cousin du narrateur, son double inversé. Celui qui prenait toute la place dans L'Original.
    C'était un long monologue. Ici ça dialogue. Avec le narrateur qui a pas mal de traits d'Yves Laplace. Le texte prend ainsi un peu l'apparence d'une auto-fiction, avec clés tout à la fin du livre, données de façon retorse au moment où Laplace affirme qu'il s'agit d'une pure fiction. Pas de problème. L'auto-fiction, c'est un genre à part entière, c'est même assez à la mode. Ce n'est en tout cas pas moi qui lui jetterai la première pierre.
    Yves LaplaceLe narrateur a vécu l'amour fou avec une jeunesse, poétesse et libertinesse (c'est pour l'allitération), il a été largué au profit d'un confrère, il a du mal à s'en remettre. Bernard, lui, est un proxénète ravi, aide-infirmier dans un asile, sinon entretenu par sa femme malgache, et prêt à mettre au boulot la petite sœur d'icelle. Ils font un peu les bordels d'Asie. Enfin, Bernard propose au narrateur sa femme, pour le consoler.
    Il y a du sexe, ça oui. Avec les petites putains asiatiques, avec les légitimes, avec les femmes que le narrateur drague sur Meetic. Ce n'est pas du porno, mais comme dans le porno, on cherche l'intrigue, ça tient quelques minutes, puis on se lasse. Ça tourne en rond. L'opposition amour fou-sexualité de consommation ne tient pas longtemps. On regrette les tout bons Laplace. La réfutation, par exemple. Ou On. (Oui oui, c'est le titre.)
    Enfin, c'est personnel. Mais moi, La réfutation, On, c'est ceux que je trouve bons (là, c'est une assonance).