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Articles sur Transports
Le Nouvelliste (Jean-Marc Theytaz)
Blogres, Blog d'écrivains de la Tribune de Genève (Pierre Béguin)
Blogres, Blog d'écrivains de la Tribune de Genève ( Antonin Moeri)
Le Nouvelliste (chronique de Jean-Michel Olivier)
La Liberté (Laurence de Coulon)
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Un article de Jean-Marc Theytaz, paru dans Le Nouvelliste du 17 octobre 2011:
«Transports» voilà le titre énigmatique du dernier ouvrage de Alain Bagnoud, auteur valaisan publié aux éditions de l’Aire: un recueil de textes en prose, qui nous parlent d’aujourd’hui, ici, maintenant. Des notes poétiques qui nous mettent en relation avec le quotidien, avec ses ouvertures et ses fermetures, avec ses étonnements, ses élans, ses déceptions.
En relation avec le présent
«Vivre dans le présent, loin des regrets et des projections. Regarder les arbres trempés, les haies ruisselantes, la route qui miroite, les lumières pâles des réverbères, la baraque en bois, plus loin dans une propriété, qui abrite des outils de jardinage.»
Alain Bagnoud saisit des instantanés, comme des photos, nous offre des cartes postales, qui dans un cadre déterminé ouvrent l’horizon précis d’un lieu, d’un personnage, d’un état d’âme, d’un sentiment, d’une atmosphère,a vec aussi une grande attention à la description, des paysages, des personnages, de leurs traits, de leurs vêtements.
Des tableaux et des atmosphères
Des tableaux de peintre aussi, qui suggèrent, proposent, effleurent ou alors dessinent à grands traits, avec des couleurs contrastées des tranches de vie particulières.
Figuratifs, abstraits, avec des compositions géométriques et des scènes existentielles, ces textes courts, concis, nets, traversés de poésie, se laissent lire au fil des jours, comme des bols d’air frais, des éclairages significatifs, des temps d’arrêt sur une réalité marquée par un mouvement perpétuel et permanent, comme dans un brouhaha général.
«Puis cette petite ville qui a un air provincial. J’ai envie d’y descendre pour me reposer....» «J’aimerais retrouver un jour tous les textes que j’ai égarés dans les carnets perdus, sur des feuilles volantes, dans les ventres d’ordinateurs morts. Je les ornerais de biffures, j’organiserais des déplacements, rechercherais des synonymes. Sinon, ça n’est pas plus intéressant que ces magnifiques collections de coléoptères dans ces armoires vitrées. J’écris ça et un papillon bleu vient se poser au bord de la flaque d’eau, devant ma chaussure, dans une forêt d’épicéas à 12000 mètres d’altitude. Papillon bleu, qu’est-ce qui restera de lui dans une année?Feuilles effritées, mots desséchés....»
L’écriture de Alain Bagnoud est tout en retenue, serrée, rythmée, allusive et précise à la fois:» «Nuit de pleine lune. Elle est ronde entre les fils électriques tendus sous le ciel violet. Une jeune fille apeurée me guette du coin de l’œil pour s’assurer que je ne suis pas un prédateur. Un loup-garou. Sans doute est-elle sensible. un vrai radar. Elle me devine....»
On se laisse prendre par ces récits courts qui permettent de creuser l’ordinaire , le quotidien et de mieux s’en imprégner, y adhérer de manière fusionnelle.
Jean-Marc Theytaz
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Un compte-rendu de Julien Burri dans L'Hebdo du 27 octobre:
En cent textes courts, le Genevois Alain Bagnoud croque les voyageurs croisés dans les trams, les trains ou sur les aires d'autoroute. Il observe ses semblables, les "panoplies" que chacun adopte pour se bricoler une identité. L'écrivain est comme hors-jeu et reste en surface. mais souvent, l'émotion surgit, ou l'humour, et il parivient à capter l'identité d'inconnus en quelques mots. A restituer l'étrangeté du monde, sans émerveillement ni inquiétude. Juste l'étrange sentiment d'être là.
Julien Burri
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Un article de Pierre Béguin. Cette analyse critique est parue le 6.11.11 dans Blogres, le blog d'écrivains de la Tribune de Genève.
Un tramway nommé désillusion
A quelle posture nous contraint la lecture de Transports, le dernier livre d’Alain Bagnoud? Au fil des textes qui se succèdent, et dont le rythme est donné par la juxtaposition d’instantanés, nous accompagnons des poses, des faits, des paroles, des gestes en apparence anodins.
En surface, le texte se présente comme un ensemble de clichés pris sur le vif du réel dans les transports publics (trams, trains, bus, et même téléphériques), ou les endroits qui en constituent les étapes (gares, cafés, arrêts de bus). Derniers lieux démocratiques où s’égalisent les différences, où marginaux, travailleurs, bourgeois, jeunes, vieux, pauvres, aisés se côtoient sans se rencontrer, sans se parler, sans se comprendre, chacun dans sa bulle ou «chez» son Natel, comme disait Nougaro de l’automobile. Des lieux où l’absence d’agressivité n’est que la marque d’une profonde indifférence («Comment tant d’individus peuvent-ils tenir dans un espace si étroit sans qu’ils s’entretuent?»), des lieux où passe, s’attarde, erre, selon les heures du jour ou de la nuit, une population hétéroclite, nomade, «multiculturelle», une sorte de microcosme de l’humanité soustraite uniquement de sa partie la plus privilégiée. Un point d’observation idéal. En artiste, Bagnoud ne s’y est pas trompé.
Un texte impressionniste donc, où se dessine, par traits légers ou petites touches successives, le portrait d’une modernité dont on ne perçoit ni sens ni cohérence. C’est que l’auteur adopte une écriture de type «behaviouriste», qui s’attache essentiellement aux comportements, aux gestes, à «l’extériorité», sans jamais s’aventurer dans l’intériorité des personnages. Ainsi désincarnée, amputée de ses motivations, sentiments ou intérêts qui en justifieraient les actions, cette humanité semble réduite à l’absurdité de ses mouvements répétés sans rimes ni raisons. D’où une vague impression de nausée, judicieusement contenue par l’humour du trait et la dérision du portrait.
Voilà pour la surface. Car l’important semble ailleurs. Derrière tous ces personnages qui hantent les transports et lieux publics, qui en occupent le premier plan, il faut induire celui par qui ces personnages sont vus. Le perçu renvoie à celui qui perçoit, l’impliquant et le désignant en creux. Comme si l’état d’âme du photographe importait plus que le sujet photographié. En ce sens, le texte ne se réduit pas à des tranches de descriptions mais à une succession d’états de conscience qui font émerger peu à peu, en négatif, un narrateur et son histoire. Dans Transports, ce n’est pas le sujet qui construit son objet, mais l’objet qui désigne le sujet.
D’abord relégué dans les coulisses ou dissous dans la neutralité du «on», le narrateur envahit peu à peu l’espace pour en occuper la première place. Si nous sommes contraints de voir par ses yeux sans le voir vraiment, c’est lui, avant tout, que nous découvrons en filigrane d’une galerie de portraits hétéroclites, lui dont on accroche brièvement la silhouette au hasard d’un reflet dans la vitre d’un tram.
Cette émergence d’un «je» qui se met progressivement en scène trace un parcours contenant son propre échec. Le parcours d’une désillusion: «Je n’y arrive plus. Prendre facilement des notes (…) A force est venue l’impression que ça se répète. Les mêmes gens, les mêmes trajets, les mêmes phrases». L’échec commence par l’entreprise littéraire elle-même pour s’étendre bientôt au statut de l’écrivain: «Je ne pensais pas que vouloir devenir écrivain, c’était également ça. Etre appelé parfois dans une autre ville (…) Dans le meilleur, on vous glisse une enveloppe. Souvent, le trajet seul est remboursé, en deuxième classe, en demi-tarif. Il arrive aussi que ce n’était pas prévu, ils n’y ont pas pensé, ce sera difficile». Mais il contamine très vite d’autres secteurs pour s’attaquer à l’âme: «Puis dans ces trains, je compare ma vie avec celle dont je rêvais», «Je sais qu’il est temps de changer de vie. Mais il me semble que retrouver le poison en moi ne me mènerait à rien».
Qui parle? Qui est ce «je» désabusé faisant une sorte de bilan de sa vie au travers du portrait de ses semblables, de la masse desquels il n’est pas parvenu à s’extraire comme ses rêves de jeunesse l’avaient imaginé? Un écrivain déçu, un professeur désillusionné, un bourgeois qui s’encanaille dans les zones floues des transports publics où s’agglutine les laissés-pour-compte, les marginaux, les hors normes, un propriétaire de vignes qui se donne bonne conscience en feignant l’empathie envers les déshérités ou les mendiants roms pour s’en dédouaner aussitôt: «Moi, je suis un nanti et je trouve, par confort, que la charité est égoïste». Qui? Bagnoud bien sûr, mais aussi vous, moi, tout le monde. Avoue-le! Tu ne la voyais pas comme ça, ta vie!
Ces Transports, à l’image de l’existence, ne mènent nulle part. Ils reviennent immanquablement au point de départ, comme le souligne l’éternel retour des forains dans les scènes initiale et finale, symbole du vain divertissement face au vide de l’existence. Pourtant, entre ces deux scènes, deux différences de taille: l’irruption, à la fin, du tragique par la mort accidentelle d’un adolescent téméraire dont seul le casque reste au bord de la route, et l’interrogation angoissée sur la solitude et l’exil irrémédiables du vieillard auquel le «je» semble s’identifier par projection. On pense à Gaspard de la nuit, du dijonnais Alyosus Bertrand, où le retour des petits ramoneurs savoyards marquait le rythme des saisons, des us et coutumes qui donnaient sens au réel. Sauf qu’entre 1841 et 2011, la modernité s’est repue du sens des traditions pour n’en laisser qu’une triste carcasse sur laquelle ne se pose plus que le conformisme des distractions de masse. La fête terminée, «il semble que rien ne se soit passé de ce qu’on voulait qu’il se passe». Conclusion d’un premier instantané déjà prophétique des suivants…
«Est-ce que les choses nous dévoilent d’autres aspects si on les observe souvent?» s’interroge le narrateur, énonçant ainsi le fondement même de son entreprise littéraire. Non, semble-t-il répondre. Du moins «quand on est hors jeu et le monde dans sa représentation». Car le véritable lieu du tragique reste l’absence totale de communication, de communion, entre les êtres. Narrateur, personnages, chacun est posé l’un à côté de l’autre, dans sa cage de verre, construisant sa propre réalité fantasmée ou enfoncé dans une solitude ontologique qui annihile toute possibilité d’empathie. Le narrateur, pour s’extirper de cette absurdité, en vient à souhaiter sa dissolution dans l’informe ou l’abstrait, «n’être plus rien que le regard qui contemple ces chaussures rouges en forme de souris», pour le moins son émancipation des contraintes temporelles, «vivre dans le présent, loin des regrets et des projections».
Projet vain. Fuite vaine. Mais il reste une acceptation possible dans l’humour et l’autodérision: «J’aimerais percer le mystère des gens grâce à leur apparence. Pourtant, lorsque je me regarde dans la glace, je me trouve un air de boxeur dandy qui aurait fini misérablement sa carrière et travaillerait comme videur dans une boîte de nuit. Raté, mais content de son gilet de velours».
Pierre Béguin
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Un compte-rendu paru dans La Gruyère du 17 novembre 2011
Au rythme des saisons, défilent voyageura anonymes, passagers de trams et de trains, pendulaires en transit dans les cafés. Et un narrateur avec son carnet, qui voit passer jeunes et vieux, familles et solitaires, capte des bribes de conversation. Il observe la lumière du matin "qui avance comme une ballerine", les arbres et les maisons qui "semblent des signes sur la page du paysage".
En cent textes brefs (une page maximum) le Genevois Alain Bagnoud déroule dans Transports un savoureux journal impressionniste. Car il procède par touches, ironiques ou mélancoliques, drôles ou désabusées. Aucune morale ni théorie philosophique, juste ce regard acéré, cette grâce de l'écriture d'un auteur qui parvient à se placer au coeur du monde tout en prenant du recul, de la hauteur.
EB
_______________________________________________________________________________________________________Un article d'Antonin Moeri. Paru le 15.11.11 dans Blogres, le blog d'écrivains (Tribune de Genève)
Choses vues
par antonin moeri
Il a raison Béguin à propos de «Transports». «Une écriture de type behaviouriste qui s’attache aux comportements, aux gestes, à l’extériorité, sans jamais s’aventurer dans l’intériorité des personnages». Je ne sais pas si Bagnoud, comme Hemingway ou Simenon, revendique l’influence de Dashiell Hammett, dont l’écriture sèche, visuelle, désencombrée est un modèle d’efficacité. Dans «Transports», pas d’intrigue, de détective ni de meurtrier, mais un regard posé sur des gens du XXI e siècle, des gens que vous pouvez croiser dans un train de banlieue, une télécabine, un café portugais, un abribus, sur le quai d’une gare ou une terrasse de bistrot. «Des minettes court vêtues et multiculturelles avec des collants noirs, des bijoux en toc». Avec le même détachement sont décrits les personnages sur des affiches publicitaires. «Des hommes et des femmes en slips blancs s’y examinent les jambes avec admiration». Et quand on croise «un islamiste médiatisé interdit d’enseignement parce qu’il prône la lapidation des adultères», on enregistre pareillement la chose. Heureusement, il y a l’humour, qui sauve tout. On ouvre le journal et «on tombe sur une réclame pour se faire raffermir les fesses». Ou bien on imagine comme «il serait agréable de pondre des vers de mirliton et de les entendre déclamer dans une fête. Ensuite on me mettrait une couronne de lauriers en carton et on me proclamerait prince des poètes».
L’auteur est toujours le témoin oculaire ou auriculaire des faits qu’il relate. Les instantanés du quotidien ne sont jamais perçus par un autre personnage, le souci étant de coller au monde qui nous entoure, cet univers multicolore et divers, où se croisent les puissants et les indigents, les braillards et les déprimés, les Américaines aux doigts manucurés et les papas torchons, les déménageurs et les Chinoises transplantées, les Ethiopiennes à percing et les Asiates en baskets rouges, les jolies petites Kosovares et les intellos sûrs d’eux.
Pas de narrateur dans «Transports» puisqu’il n’y a pas d’histoire à raconter, à prendre en charge. «J’aimerais n’être plus rien que le regard qui contemple ces chaussures rouges en forme de souris». C’est un foyer mobile de perceptions qui opère comme un charme. Car celui qui voit, entend et sent ne se soucie plus du regard des autres. Son désir: saisir le monde, non pas dans sa volonté, mais dans sa représentation. «J’aimerais percer le mystère des gens grâce à leur apparence». Une énigme dont Bagnoud va essayer de trouver le mot en sortant le carnet de sa poche ou l’ordi de sa fourre, en décrivant ce qu’il voit, ici, là-bas, en notant les vertiges et les moments hors du temps, en se demandant ce qu’écrire veut dire, quelle posture adopter devant les mélèzes somptueux, une immigrée congolaise qui a connu l’esclavage, «une pub de fringues qui fait miroiter des rabais», quel sens donner à tout ça. Pourquoi écrire? A cette question, l’auteur et moi-même ne saurions répondre comme le fit Céline «Pour payer mon loyer», ou comme le fit Viala «Pour bouffer». Alors nous continuerons de prendre des notes, avec «le sentiment que quelque chose peut être sauvé».
Alain Bagnoud: Transports, L’Aire, 2011
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Un article sur Transports paru dans Le Temps du 23.12.2011 | 16 janvier 2012
Chansons pour le temps présent
Alain Bagnoud livre avec «Transports» un petit catalogue poétique d’impressions romandes
Genre: choses vuesRéalisateurs: Alain BagnoudTitre: TransportsStudio: L’Aire, 110 p.
«Le lac plat évoque une patinoire. Les arbres et les maisons semblent des signes sur la page du paysage. Deux agents de la police ferroviaire avancent dans le couloir. La matinée est verte, blanche, or.» Alain Bagnoud voyage dans cette Suisse romande où nous vivons. Il prend les «transports», des trains, des bus. Il regarde autour de lui, les gens, les paysages, les couleurs, le temps qu’il fait. Il observe. Il écoute. Il note. Et cela donne de minuscules chroniques, alertes, vives, précises.
L’auteur de La Leçon de choses en un jour (L’Aire, 2007) explore avec une légèreté allègre les possibilités poétiques des villes, des lieux où nous vivons, s’attachant au plus banal. La marge poétique est étroite par ici, on s’en rend compte, mais il s’emploie néanmoins à la saisir. Ici ou là, une note sonne un peu aigrelette, Alain Bagnoud n’est pas toujours tendre pour ses semblables. A propos d’un comédien qui vient de lire ses textes: «Sa langue butait tous les dix mots…» On préfère quand cet «homme aux semelles de vigne» s’emploie à «vivre dans le présent, loin des regrets et des projections» et qu’il nous livre, palpitantes, ses impressions du réel.
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Article sur transport par Jean Michel Olivier | 07 février 2012
Le Valais est une terre de vignerons et d'écrivains. Il n'y a pas si longtemps, Maurice Chappaz, grand bourlingueur devant l'Eternel, poète lumineux, fut le gardien des vignes de son oncle Troillet, à Fully. Si l'encre est le sang des livres, le vin, souvent, est le sang des poètes.
Chaque année, à l'époque des vendanges, des livres sortent des presses romandes, parmi lesquels il y a de grands crus. C'est le cas de deux écrivains valaisans, Germain Clavien et Alain Bagnoud. Tous deux sont fils et frères de vignerons. Et leurs livres poursuivent, à leur manière, le cycle de la vigne. C'est-à-dire des saisons.
[...] L’oeuvre d’Alain Bagnoud (né en 1959) est sans conteste l’une des plus intéressantes de Suisse romande. Voilà un Valaisan de pure souche, né au milieu des vignes, à Chermignon, qui, par les hasards de l’existence, est venu s’installer à Genève, où il a poursuivi des études universitaires. Il raconte l’histoire de ce déracinement, à la fois douloureux et nécessaire, dans une trilogie autobiographique parue aux Editions de L’Aire. aujourd’hui, il nous donne une sorte de « journal extime ». Un recueil de textes parus d’abord sur le blog qu’il anime depuis plusieurs années, et qui est une mine d’informations et de réflexions sur la littérature (http://bagnoud.blogg.org). Cela s’appelle « Transports »**. C’est une série d’instantanés, poétiques et fugaces, dans lesquels Bagnoud essaie de ressaisir une atmosphère, d’éclairer le mystère d’une rencontre. Il écrit dans le mouvement, parfois la hâte. Les bus, les trains, les trams. Ce qu’on appelle les transports publics. Mais son œil est celui d’un poète et d’un entomologiste. Il étudie les hommes (les femmes surtout!) avec amour et étonnement. Il ne se lasse pas de les regarder. De les décrire. De les interroger. Sous la loupe de son style élégant et précis. Son petit recueil de proses poétiques est l’un des plus beaux livres de l’année.
** Alain Bagnoud, « Transports », L’Aire 2011
Par Jean-Michel Olivier
(Extrait de sa chronique parue le samedi 4 février 2012 paru dans le Nouvelliste)