• Pascal Rebetez, Je t'écris pour voir

    Monument de la victoire à VolvogradAvec Je t'écris pour voir, Pascal Rebetez poursuit l'œuvre entreprise par Un voyage central (L'Hèbe 2006).
    Le principe de ces deux recueils est simple: l'auteur écrit des lettres à ses proches depuis les pays lointains où il séjourne. La forme ainsi trouvée permet d'unir notes de voyage, autobiographie, souvenirs personnels, considérations générales, réflexions, choses vues.
    Rédigées en des lieux divers, ou les évoquant (Hanoi, Locarno, Cadaquès, New York, Volvograd...) ces missives sont adressées à l'ex, au petit-fils, à la fille danseuse, à la mère, au père, à un voleur. On y apprend quelques anecdotes croustillantes.
    Un exemple, pour vous donner envie: saviez-vous que notre auteur a volé un Warhol dans une galerie de New York, qu'il l'a fait sortir clandestinement des Etats-Unis, avant de se le faire piquer 30 ans plus tard par un monte-en-l'air historien de l'art?
    Quelques autres souvenirs sont entrelacés dans ces textes, et un peu de nostalgie. Celle d'un espoir passé où l'on pouvait croire encore à la fusion des êtres et à l'harmonie du monde.
    Elle donne sa nécessité au recueil, qu'on lit comme la description d'un être seul, seul parmi les autres, seul malgré les autres. Rebetez démontre la difficulté de la relation en exposant un processus de communication qui vise à créer un lien, mais qui ne parvient pas tout à fait à ouvrir entièrement l'individu à ses semblables.
    Mais ce n'est pas un livre amer. On y trouve aussi une célébration de l'amitié, des liens choisis, une tendresse pour les autres, un amour de la vie, un plaisir jouissif de la découverte, du vagabondage, de l'aventure, et pas mal d'exotisme qui confronte l'ailleurs et l'ici et leur donne du relief.

    Pascal Rebetez, Je t'écris pour voir, L'Hèbe