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Jean Chauma, A plat
Livre après livre, Jean Chauma creuse son sillon. Il a un champ bien à lui, nourri par des expériences antérieures, du temps où il était voyou. Ce milieu-là, celui des années 70 et 80, est son Combray.
Le héros de son dernier roman, A plat, s'appelle Jean. C'est un colosse. Il vit maritalement avec une femme qui a trois filles d'une union antérieure. Elles l'appellent « papa chéri », ça ne lui déplaît pas.
Jean a cent kilos, une gueule de brute, des complets bien coupés. Il est bien intégré dans sa banlieue, boit l'apéro avec les flics, visite ses beaux-frères, un Arabe qui tient un boui-boui, un autre qui possède une salle de jeux, fait la tournée de ses sœurs, dont celle qui est assez mal vue dans la famille parce qu'elle a décidé de s'élever socialement et de faire des études : elle a passé un CAP de coiffeuse-esthéticienne.
Jean a le temps. Il ne travaille pas. Mais de temps en temps, il s'affuble d'un postiche et braque une bijouterie avec un de ses beaux-frères et un ami d'enfance.
A plat raconte une de ses journées. Qui finira mal. Parce que la cible est mal choisie. Parce que Jean se met à réfléchir.
Cette montée vers le braquage n'est pas le seul intérêt du livre. Chauma excelle à dépeindre les voyous de l'intérieur, leur vision de la vie, leur sens de l'instinct, et à dépeindre par petites touches les relations hiérarchiques de la banlieue.
A plat, Jean Chauma, fictio, BSN press.