• Billy Rags, par Ted Lewis

    Billy Rags par Ted LewisBilly Rags fait partie du genre des polars documentés. Ceux qui racontent comme une sorte de reportage en caméra-vérité ce qui se passe dans les couloirs des quartiers de haute sécurité pendant les évasions, les préparations de braquage et les attaques de fourgons blindés, ceux qui vont fouiner dans l'enfance des criminels dangereux pour rechercher ces événements déclencheurs qui puissent expliquer leur trajectoire. Enormément d'effets de vérité. Dans les dialogues, les situations, les relations, les descriptions de personnages.
    Le personnage principal de Billy Rags est inspiré par MacVicar, un célèbre ennemi public de l'Angleterre dans les années soixante.
    Billy Rags (Billy la loque) condamné à des dizaines d'années de prison, ne plie pas devant l'administration, défie l'autorité carcérale et veut s'évader. Il y arrive en s'arrangeant pour se mettre à dos le caïd de la prison, qui va expédier ses hommes restés à l'extérieur pour le punir. Traqué, sans le sou, Billy accepte de faire un dernier coup avec de jeunes voyous arrogants et peu professionnels...
    Qu'est-ce qu'on apprend dans ce livre? Que le grand banditisme est beaucoup moins organisé qu'on ne le pense ou qu'on peut le croire en voyant certains films. Que les relations entre les voyous sont au rasoir. La méfiance prédomine. Ils ne peuvent compter sur personne mais sont obligés de confier leur vie à quelqu'un sur une impulsion, en une fraction de seconde, comme un quitte ou double.
    Intéressant, donc, dans son registre, Billy Rags. Mais dans le genre, n'oubliez pas surtout de lire Jean Chauma, qui, lui, a vécu ces situations, et ne s'est pas contenté comme Ted Lewis d'interroger un prisonnier et d'utiliser ses souvenirs...

    Ted Lewis, Billy Rags, Rivages noir