• Téléjournal des écrivains

    Mon rythme est un peu perturbé, ces jours-ci. Par le salon du livre et ses activités annexes...
    Par exemple ce fameux Téléjournal des écrivains, qui a eu lieu il y a deux jours.
    C'était probablement intéressant pour ceux qui y ont participé. Pour les autres ? Pour les spectateurs ? C'est à voir. Il me semble, d'après le résultat, qu'on peut en douter.
    C'est notre faute à nous, les écrivains. Nous nous sommes montrés très respectueux. Nous nous sommes mis dans le moule. Auto-censurés. Nous  Les présentatrices Judith Mayencourt et Esther Mamarbachiavons tenté de faire les journalistes. Et forcément, nous avons été moins bons que des professionnels à ce jeu-là. (Je fais aussi mon autocritique.)
    Il y a eu quelques grains de sel mais pas de piment. Deux moments forts, quand même. Quand Daniel de Roulet a exprimé sa surprise de voir que les journalistes étaient sifflés comme de petits chiens par le gouvernement suisse pour les conférences de presse où leur rôle était de répercuter les informations sans qu'ils puissent librement poser de question. Et le numéro de Claude-Inga Barbey, qui a improvisé sur le plateau, devant la présentatrice médusée, une sorte de politique-fiction critique pour les multinationales de l'alimentaire.
    Mais enfin en général, nous avons été annihilés par la machine télévisuelle et son fonctionnement en équipe.
    Ce sont deux mondes tellement opposés. D'un côté la parole collective, neutre, qui vise à l'objectivité. De l'autre une parole singulière, dont tout l'intérêt vient du subjectif. Et celle-ci n'a pas vraiment passé.