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Par Alain Bagnoud le 17 Janvier 2008 à 09:06
C'est ce qu'on appelle, semble-t-il, de l'écriture féminine.
Je manque de compétence pour juger. Il me semble plutôt, à moi, qu'il y a surtout une écriture individuelle, chaque bon auteur ayant la sienne. Mais bon, pourquoi est-ce que l'écriture féminine n'existerait pas ? Puisque c'est ce qu'affirme Valérie Cossi dans le quatrième de couverture de Jusqu'à pareil éclat, qui parle pour ce livre de « tradition au féminin ».
Voyons donc ses caractéristiques d'après le texte.
Tentative de création d'une atmosphère onirique. Description des liens mère-fille réels ou symboliques. Surattention aux objets, aux matières, aux textures. Communication avec la nature, les arbres et les petits oiseaux.
Et surtout, images, métaphores, personnifications. Un flux d'images, de métaphores et de personnifications. Partout des images, des métaphores et des personnifications.
Tenez, j'ouvre le livre au hasard, vraiment. P. 37 : « les tapis gobaient d'un trait chacun de ses pas. » P. 17 : « Au fur et à mesure qu'on quittait la roture des jardins pour s'approcher de la bâtisse, on voyait bien que les fleurs devenaient de plus en plus guindées, les pelouses pompeuses, contrites... » P. 29 : « L'odeur de cette armée de vieux livres - douze mille soldats aux armes obsolètes, orgueilleusement sûrs de vaincre l'éternité dans leur tunique de cuir rouge foncé. » Allez, une dernière page. J'ouvre au hasard, il y en a partout. P. 75 : « un pont plié en deux sur la pauvre rivière qui prenait son élan pour fuir et se perdre dans l'immensité. »
Bon.
Anne-Lise Grobéty, Jusqu'à pareil éclat, Bernard Campiche éditeur.
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