• Les mangeuses de chocolat, au Théâtre de Poche

    Tout pour les actrices ! Vivent les actrices !
    Bon, je ne suis pas le premier à les aimer, me direz-vous. Tout le XXème avec ses divinisées. Greta Garbo, Marlène Dietrich, Marylin Monroe... Tout le XIXème aussi. Dans les théâtres. Ces femmes qui faisaient le régal des poètes amants de cœur et des riches bourgeois qui s'affichaient avec elles et payaient leurs bijoux. Souvenez-vous. L'éducation sentimentale. Les illusions perdues.
    Mais en fait, il s'agit d'être contemporain ! Je voulais parler de la dernière pièce du Théâtre de Poche à Genève. Les mangeuses de chocolats. Un texte de Philippe Blasband, qui nous est présenté comme une pointure. L'auteur le plus  joué en Belgique.
    C'est une thérapie. Trois femmes qui veulent arrêter le chocolat sont avec le médecin (une dame) qui s'occupe d'elles. Un décor simple: des poufs transformables. C'est une bonne idée (au début en tout cas). Le texte fonctionne. On vit des scènes désopilantes et parfois tragiques. A la fin, le registre change. La mise en scène insiste sur le dramatique. Bon, on suit, on se laisse avoir, l'émotion est provoquée. Tout compte fait, j'ai préféré le reste.
    La charge comique. La critique de la thérapie. Ça riait différemment, dans la salle, selon que c'était la parodie de la cure ou le reste. Il y avait d'anciens patients. Ça se sentait.
    Mais on riait à d'autres moments aussi. On riait beaucoup, en fait. En voyant les quatre portraits sur scène, par exemple, des femmes typées et différentes. Très variées. Opposées même. Attachantes. Jouées par quatre actrices formidables. Tout repose sur elles. Elles sont magnifiques.
    Vite, des noms : Aline Gampert, Kathia Marquis, Brigitte Rosset, Mariama Sylla. Elles emportent tout. Elles transcendent le texte qui pourrait être un peu clairet et les procédés de miseMariama Sylla Kathia MarquisBrigitte Rossetaline gamperten scène (les transformables). Une rare empathie, une force individuelle
    et collective, un pouvoir comique !
    C'est jusqu'au premier avril.
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