• Les égouts de Los Angeles, par Michael Connelly

    Les oiseaux de nuit, par Hopper, Art institute, Chicago

    Ce qui m'a accroché dans ce gros livre (près de 500 pages dans la collection Points), c'est la minutie de l'enquête, la description précise de son déroulement qui commence par ce qui semble une overdose de junkie dans une canalisations d'écoulement d'eaux de pluie à Hollywood, et qui se déploie petit à petit, englobant toujours plus de gens, d'époques et de lieux, pour se terminer par la classique trahison de la partenaire-équipière-maîtresse-consolatrice du flic. Nécessairement, la femme perfide est la personne qui tire les ficelles. On connaît ça depuis Hammet et c'est un peu faible.
    Mais le reste captive. Le policier s'appelle Hieronymus  Bosch. Une première référence à la peinture. Une autre est la présence d'une toile d'Edward Hopper, Oiseaux de nuits.
    Harry (on l'appelle comme ça, bien sûr - figurez-vous : Hieronymus...) est un ancien rat de tunnel du Vietnam. Il devait pénétrer dans les galeries occupées par les Vietcongs et les nettoyer.
    Manque de pot pour les méchants, le junkie mort était un de ses anciens camarades. Il examine attentivement le cas, conclut que ce n'est pas un suicide, et c'est parti pour un large déploiement où on trouve des tunnels creusés sous des banques, des pourris du FBI, une manipulatrice qui veut venger son frère, des anciens dignitaires du Vietnam du Sud qui prenaient leur part sur tout ce qui se passait à Saigon en fait de filles, drogues, jeu, et qui sont arrivés aux USA avec des kilos de diamants...
    Michael Conelly a été longtemps chroniqueur judiciaire au Los Angeles Times. Manifestement, il sait ce qu'est une enquête et également comment on peut être efficace quand on écrit un polar. Celui-ci a eu le Prix Calibre 38 en France et l'Edgar Awards aux USA.