• Les amants du Spoutnik, par Haruki Murakami

    haruki murakamiIl y a chez plusieurs auteurs japonais qu'on m'a conseillé de lire quelque chose d'un peu pédagogique. En avançant dans Les amants du Spoutnik, par exemple, je me disais que ce texte conviendrait tout à fait à des élèves de 15 ans. Tout est bien expliqué, bien détaillé. Les gestes sont rendus minutieusement. Il y a un humour sympa, conventionnel et gentillet. Ça veut être un peu anticonformiste et excentrique, ça l'est de façon appliquée.
    Il s'agit d'une jeune fille qui veut écrire et il y a quelques théories sur l'écriture qui semblent du niveau de quelqu'un qui se pose les premières questions de sa vie sur le sujet.
    Elle s'appelle Sumire. Une fille dont K, le narrateur, est amoureux. Mais elle ne pense qu'à devenir écrivain et fait bien des efforts pour vivre en bohème (elle fume beaucoup et se couche à 3 heures du matin). Finalement, elle rencontre Miu, une femme d'affaire mariée, en tombe amoureuse et devient sa secrétaire assagie.
    Bon, ça décolle un peu dans la deuxième partie, qui verse dans le fantastique. Sumire disparaît de façon inexplicable. Miu a vécu une expérience terrifiante de dédoublement dans une petite ville suisse qui a fait blanchir ses cheveux en une nuit. Le narrateur pressent l'existence d'un univers parallèle dans lequel Sumire se serait réfugiée.
    C'est un peu plus intéressant. Mais ça ne me fait pas comprendre comment certains considèrent Haruki Murakami comme un des plus grands écrivains actuels.
    Accusons déjà le traducteur. Il semble que les Japonais considèrent Murakami comme un styliste novateur.
    Or on ne peut pas dire que cet aspect ressort dans la version française des Amants du Spoutnik.

    Haruki Murakami, Les amants du Spoutnik, 10/18