• Le dernier coyote, par Michael Conelly

    L'inspecteur Bosch se penche sur son enfance et sur la mort de sa mère, une prostituée dont on a défoncé le crâne et qu'on a étranglée avec sa ceinture. On n'a jamais retrouvé l'assassin. Hiéronymus Bosch veut résoudre cette affaire.
    Enfin, ce n'est pas exactement par choix. Il y est quasiment obligé. Il vient de s'énerver contre son supérieur, il l'a fait passer par la porte en verre de son bureau. A la suite de cet exploit, on le met en congé d'office, on l'oblige à aller voir une psychologue, de qui dépendra sa réintégration. Une réintégration que Bosch veut absolument, et le plus rapidement possible.

    Elle diagnostique en lui une violence anormale, un stress post-traumatique, elle lui demande de s'interroger sur le sens de sa mission. Du coup ça remonte. La mort de sa mère, jamais élucidée.
    Il rouvre le dossier, découvre que des pièces ont disparu. Retrouve des témoins : l'amie de la morte, une call-girl, un ancien policier qui s'était occupé de l'enquête. Cherche à reconstituer ce qui s'est passé la nuit du meurtre, après une soirée donnée par un jeune loup de la justice, meneur d'une croisade morale contre le vice.
    Du coup, Bosch, combatif, violent, tenace et impulsif, fait irruption dans le monde de la politique, des élections, des leveurs de fonds pour les candidats au sénat. Des gens qui sont devenus très puissants depuis l'affaire, et qui se révèlent de sacrées ordures. Que Bosch terrasse, avant de découvrir, surprise finale, que l'assassin était quelqu'un d'autre.
    Documentation impeccable, enquête minutieuse, procédures reconstituées : tout ce qui fait le charme des romans de Conelly. Avec en plus ce personnage solitaire, décalé, perdu, ultime rejeton d'une race en train de disparaître. Comme le coyote qu'il aperçoit de temps à autre sur les collines de Los Angeles, qui se bat pour survivre dans un monde hostile. Son animal totem.

    Michael Conelly, Le dernier coyote, Seuil Policiers