• Le Calamar

    A éviter absolument. Ça semble très joli quand on passe devant. Animé, branché, contemporain. Ne vous y fiez pas, je vous raconte.
    Quand il a ouvert, il y a une année et demi, nous y sommes allés, avec les amis. Un nouveau café. Il fallait soutenir. C'était en septembre, la terrasse était déjà aménagée, l'intérieur en travaux, le personnel était tout content de nous voir. On nous servait avec le sourire. Nous étions parmi les premiers, ça créait du mouvement.
    Puis l'intérieur a été terminé. Rutilant. Et un soir, A. qui devait y rencontrer une amie prof d'uni, laquelle habite à côté, se fait arrêter à la porte.
    - Non.                                                                               Clients du Calamar ?
    - Quoi ?
    - Non. Vous n'entrez pas.
    - Mais...
    - Vous n'entrez pas.
    Un portier. Comme la maison ne recule devant aucun cliché, elle l'a pris noir, colossal et antipathique. Il a pour tâche, m'a expliqué un ami journaliste qui a causé avec le patron, de ne laisser passer que des gens entre 25 et 35 ans au fort pouvoir d'achat. Les hommes un peu plus âgés ça joue aussi, si on voit sur eux qu'ils ont de l'argent.
    Eh bien, croyez-le ou non, cette sélection, ça a excité quelques personnes. Les plus cons de Genève ont afflué, tout contents de pouvoir être où d'autres sont exclus. Au moins un endroit où il n'y a pas de pauvres et de vieux ! Le portier est devenu une puissance. Les élus étaient très heureux d'être reconnus, de pouvoir causer avec lui et de le tutoyer.
    Je dois ajouter que j'ai voulu récemment me faire refuser, pour ce blog. Mais il n'y a plus assez de monde, semble-t-il. On laisse entrer n'importe qui pour meubler. Cependant, m'accueillerait-on avec des pom pom girls et des fanfares que je n'y consommerais rien. Pas un centime à ce patron !  Et vivent la convivialité, l'accueil et le mélange des autres cafés !
    (Il y a un site internet. http://www.lecalamar.ch/. Une vidéo, des photos. Ça vous montre, effectivement !)