• Huxley, polyphonie, Londres, 1926

     Je me posais des questions. C'est qu'il s'agissait d'être sérieux. Par exemple C R W Nevinson, Amongst the Nerves of the World, oil on canvas c.1930: Contrepoint d'Aldous Huxley est-il un roman polyphonique ? Du genre de ceux, vous savez, dans lequel de multiples voix s'entendent ?
    Mais là, le narrateur est omniprésent, pour ne pas dire omniscient, il ne laisse pas les rênes de l'histoire aux personnages, ne leur laisse pas mener le récit à leur guise, leur passe simplement la parole lors qu'ils ont quelque chose à dire, lors de discussions entre eux.
    Donc, peut-être s'agit-il, me disais-je, plus simplement d'un roman contrapuntique. Un roman à contrepoints.
    Ça dit quelque chose à ceux qui se sont intéressés à la théorie littéraire, non ? Bakhtine, ce genre de choses. Des vieux souvenirs... Des choses floues.
    Bakhtine parlait de Dostoïevski et remarquait toutes les voix qui s'exprimaient librement dans ses romans, qui se combattaient. Dostoïevski lui-même en tant que narrateur semblait habité par plusieurs personnalités.
    Le contraire du roman monologique, où une seule voix s'impose, celle de l'auteur.
    Puis Bakhtine avait évolué, et finalement, il semble qu'il considérait que tout roman était polyphonique, ou plutôt, polyphoniste.
    Simplifions en citant Alexandre Dessingué, chez qui je suis allé rafraîchir ma mémoire (sur l'excellent site fabula).
    «  L'image de la polyphonie et du contrepoint indique seulement les nouveaux problèmes qui surgissent quand la structure du roman sort de l'unité monologique habituelle »
    Peu importe, donc, n'est-ce pas ? Ou peut-être que ça importe beaucoup, mais, disons, pas dans le cadre de ce blog.
    Enfin, avec tout ça, j'ai atteint la longueur du billet que je m'étais impartie. Je vous parlerai de Contrepoint une prochaine fois.