• Héliodore, Les Ethiopiques

    Illustration pour Les EthiopiquesLes Ethiopiques. c'est un roman à tiroirs du IVème siècle. Il raconte l'histoire de Y, qui raconte celle de Z. Il y a jusqu'à quatre couches. Le début, plus particulièrement, est étonnant . Pour intriguer, Héliodore place ses personnages dans une situation mystérieuse, et c'est petit à petit, à force de récits par les protagonistes sur leur passé, que les étrangetés s'expliquent et que les personnages se relient les uns aux autres grâce à des passerelles établies dans les récits.

    On trouve le même type de de procédés dans un roman écrit bien plus tard (XVIIIème). L'extraordinaire Le manuscrit retrouvé à Saragosse, de Potocki. Sinon que chez lui, l'action et le bizarre précèdent l'explication qui unit finalement tous les éléments des récits. Chez Héliodore, les éclaircissement adviennent plus tôt et dénouent petit à petit les épisodes du roman à mesure qu'il se déroule.

    Les Ethiopiques comprend peu de descriptions: Théagèe porte « un vêtement perse » puis remet ses habits grecs. Le palais du satrape est remarquable par « le magnifique porche d'entrée, plus élevé que celui d'une maison particulière », et de ce palais, ils vont « dans le parc ». tout renvoie à des systèmes de référence connus, par exemple: les palais égyptiens ont de grands jardins et non les maisons grecques.

    C'est exactement le contraire de Balzac, qui détaille minutieusement le costume, l'habitation et le décor, pour individualiser et parce que les souliers à boucle d'argent ou le gilet vert d'un personnage renvoient à des traits de son passé ou psychologique, que la pension Vauquer englobe et reflète Madame Vauquer, qu'Angoulême partagée en haute et basse ville monte les difficultés et la réalité de l'ascension provinciale de Lucien Chardon de Rubempré, qui passe du bas en haut.

    Bref: Les Ethiopiques est plutôt oublié de nos jours, disponible seulement en Pléiade dans ses Romans grecs et latins. Àlors, que, explique Wikipédia: « A la Renaissance et jusqu'au XVIIe siècle, ce roman était considéré comme une grande œuvre épique de l'Antiquité, au même titre que l’Iliade et l’Odyssée d'Homère ou que l’Énéide de Virgile. Racine lui même a beaucoup apprécié cet ouvrage.*

    Ce que c'est que la gloire...