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Beau comme un vol de canards, par Michel Moret
Vendredi 17, soirée à Vevey, aux Editions de l'Aire pour la sortie du livre de Michel Moret. Beau comme un vol de canards. Une fête en plein air, dans la cour des éditions, avec de la paella, de l'intelligence, de la beauté féminine, de l'amitié, le goût des textes et des idées. Et pour boisson, du païen et de la syrrah. Tout ce que j'aime.
Michel Moret, c'est l'éditeur. Il est à la barre depuis plus de 25 ans. Avec des collaboratrices et des collaborateurs, bien sûr. Des gens de valeur. Mais lui toujours comme pivot. Sans sa passion, son goût du risque, son amour du livre, L'Aire n'existerait pas. Il est partout, dans l'administratif, le littéraire.L'année passée, il a tenu pendant cent jours un journal, au moment où sa maison d'édition lui semblait à un tournant, où il pensait peut-être la laisser en d'autres mains. Les circonstances ont infirmé ce scénario mais le livre existe. Très intéressant à plus d'un point de vue.
Anecdotiquement d'abord. Bien sûr. Ce sont les pépites en chocolat du cake. Ici : comment vit et travaille un éditeur. Ses relations avec les textes et les écrivains. Sa conception de l'industrie du livre, son esthétique, sa politique personnelle. Si vous voulez savoir comment chemine un éditeur indépendant...
Mais il y a plus, évidemment. Ce qui est strictement personnel à l'auteur. Une vision de l'existence, une sérénité, une croyance au destin. Une sagesse.Allez, lâchons le mot : Michel Moret est un philosophe. Non qu'il fasse des théories complexes sur le sens de la vie. Ce n'est pas son genre. C'est un fils de paysan, qui se méfie des vaticinations, de la parole facile, des beaux parleurs vides et de la dilatation. Il est dans le condensé, dans le concis, dans le sens, dans la formule.
Mais ce retenu est un sage apaisé. Lisez ces paragraphes sur la mort ou la beauté. Savourez son amour de la vie.
C'est vrai, je ne suis pas impartial. J'aime Michel Moret, j'admire son travail, je lui dois beaucoup. Je lui trouve un goût exquis : il a publié tous mes livres. Je suis peu suspect d'objectivité ici, c'est un fait. Inutile de le nier.
Mais rien ne vous empêche de vous faire une opinion par vous-même. C'est ici.