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Tony Hillerman, La Trilogie Joe Leaphorn
Tony Hillerman est mort dimanche, âgé de 83 ans. Il était célèbre à cause de ses polars qui se passent dans les réserves indiennes, avec deux héros récurrents. Le lieutenant Joe Leaphorn, officier de la police tribale navajo, un homme mûr et détaché. Jim Chee, un jeune enthousiaste qui est aussi apprenti chaman.
Le monde des Indiens, Hillerman le connaissait bien. Il avait été élevé avec des Séminoles et des Pottawatomies, éduqué dans les écoles indiennes, et notamment, disent les renseignements glanés ici et là, dans l'école Konawa. Non que je sache ce qu'est l'école Konawa, mais ça sonne bien. Exotique. L'école Konawa.
Enfin, j'en parle comme si j'en étais un spécialiste, mais je n'ai lu que trois de ses livres, réunis en volume par Rivages. La Trilogie Joe Leaphorn, qui réunit La Voie de l'Ennemi (1970), Là où dansent les Morts (1973), Femme qui écoute (1978).
On y trouve morts, disparitions, assassinats brutaux. Des sorciers indiens interviennent, les événements du passé remontent, une femme aveugle perçoit ce que d'autres ne remarquent pas, un ethnologue introduit sur le terrain de faux indices pour démontrer sa théorie et est prêt à tuer pour que ça ne se découvre pas...
il y a tout ce qu'il faut pour faire de bons polars : des intrigues, du suspense, de la violence. Et en plus du dépaysement. Ces cérémonies que l'on approche, mais pas de trop près. Ces mœurs étranges, exotiques. Mystère et dépaysement. Plongée ethnologique dans une réserve navajo (avec son enclave zuni et les tensions entre les deux communautés). Mais sans complaisance ni idéalisation.Tony Hillerman, La Trilogie Joe Leaphorn, Rivages