• La deuxième guerre mondiale. Des familles entières compressées dans des wagons, pendant des heures, des jours, sans nourriture, sans eau. Des déportés couverts d'excréments, mourant debout pendant le voyage, sans pouvoir tomber à cause de la foule.

    C'est ainsi que commence Sibylle, une enfant de Silésie, de Bettina Spepczynski (Editions d'Autre Part). Mais il y a une surprise. Ces gens-là sont des Allemands, et la scène se passe après la conférence de Postdam.

    Celle-ci a fait passer sous administration polonaise les territoires de la Haute-Silésie. Du coup, les Allemands qui y habitaient sont chassés, contraints de partir pour leur pays d'origine, où ils deviennent des réfugiés.

    Bettina Spepczynski sait de quoi elle parle. Elle est issue d'une de ces familles, et c'est sa tante Sibylle, la sœur aînée de sa mère, qui a inspiré son livre. Un des rares à parler des « Kriegskinder », des enfants de la deuxième guerre mondiale.stepczynski_bettina

    Sibylle, une enfant de Silésie, est donc une histoire de déportation, de réfugiés misérables mal accueillis dans leur propre pays, mais également de famille. Celle-ci essaie de survivre, attend avec espoir le retour du père, soldat et prisonnier. Il reviendra, mais ça se passera moins bien qu'on l'espérait.

    Alternant le passé et le présent de Sibylle, qui est en train de mourir et qui se souvient, ce livre efficace, écrit au présent, vise à l'essentiel et fuit les effets inutiles. C'est le premier publié par Bettina Stepcynski, née en 1974 et qui vit à Carouge.

     


    Sibylle, une enfant de Silésie, de Bettina Spepczynski, Editions d'Autre Part