• Dans La veuve enceinte, on parle de libération sexuelle, on s'interroge sur les rapports hommes-femmes et leurs transformations. Thèmes : la sexualité, le vieillissement, l'identité masculine, etc. Tout ça est passionnant, bien sûr.

    En 1970, des jeunes Anglais et Anglaises se retrouvent pour les vacances dans un château en Italie. Keith, personnage principal, est avec sa petite amie Lily. Mais il désire violemment Shézérazade, à la poitrine magnifique, et tombe entre les griffes de Gloria, au postérieur impérial.

    On trouve aussi toutes sortes de personnages secondaires hauts en couleurs : un petit comte italien qui mesure un mètre cinquante, un homosexuel anglais, quelques nobliaux, les habitants mâles excités des petites villes transalpines...

    Puis des confrontations temporelles. Keith plus tard, après cet été, avec ses problèmes, son rapport avec les femmes, ses mariages, ses enfants, et la crise qu'il vit dans les années 2000.

    Le titre. Bizarre, le titre ? Il vient d'une citation d'Alexandre Herzen : « La mort des formes contemporaines de l'ordre social devrait réjouir plutôt qu'affliger l'âme. Pourtant, ce qui est terrible, c'est que le monde qui s'en va ne laisse pas derrière lui un héritier, mais une veuve enceinte. Entre la mort de l'un et la naissance de l'autre, beaucoup d'eau coulera sous les ponts, une longue nuit de chaos et de désolation passera. »

    Chaos bien rendu par le style de Martin Amis. Un peu, comment dire, exagéré parfois, mais quelles fulgurances !