• Battling le ténébreux. Un premier roman paru en 1928. Un premier échec commercial.
    Vialatte a mis du temps à se faire apprécier. Il est surtout posthume comme écrivain, même s'il était célèbre grâce à ses traductions de Kafka qu'il a fait connaître en France. Certains prétendent d'ailleurs que l'humour absurde qu'on trouve dans Kafka en français doit un peu à son traducteur...Alexandre Vialatte
    Battling le ténébreux est un fait-divers. Un adolescent au passé difficile tombe amoureux d'une peintre allemande qui s'est installée dans une ville de province. Elle voudrait s'y intégrer et y jouir des coutumes petit-bourgeoises après avoir toujours fréquenté des artistes d'avant-garde et des allumés.
    Battling la touche d'abord, puis elle le rejette à cause d'une maladresse. Lui, un hypersensible qui se dissimule, qui se déteste, qui accable le monde de sarcasmes faute d'y être accepté, finit pas se suicider.
    Il y a d'autres portraits. Celui de la femme peintre, cocasse. Du collège et des professeurs. De Manuel, un ami qui réussit tout ce que Battling rate mais gâche finalement ses grands dons. Du narrateur, dont on ne sait à peu près rien de précis biographiquement mais dont le point de vue emporte le lecteur avec son humour somptueux doublé par une immense pitié.
    L'histoire touchante, drôle et tragique, glorifie l'amitié et est habitée par une nostalgie puissante. C'est une belle et profonde traversée de cette époque de l'adolescence qui promet tout, et finalement ne tient rien. Ou pas grand chose.