• Jacques LaurentFrançois Weyerganz, désormais fauteuil 32 de la Coupole, nous rappelle que dans l'Académie française, il y a quand même quelques écrivains.

    C'est le prétexte pour parler d'un autre immortel, Jacques Laurent, et de son roman, Le Miroir aux tiroirs, paru en 1990, dont le titre assonancé reflète bien le contenu. Le miroir, c'est le narrateur, personnage timide, bon, gouverné par les circonstances et les femmes. Miroir parce qu'il reflète les autres qui sans cesse lui racontent leurs aventures. Des réflexions, des digressions, des descriptions: le livre est un fourre-tout.

    Question de genre. Le roman à tiroirs comprend forcément des épisodes qui ne sont pas nécessaires à l'action principale, comme dans Gil Blas, le roman emblématique d'Alain‐René Lesage (1668-1747).

    Celui de Jacques Laurent (1919-2000) répond à la seule nécessité de définir le personnage principal. Habile, vif, drôle, spirituel, c’est celui d'un auteur au faîte de ses moyens, qui se place dans la lignée de Stendhal, aime raconter des histoires et suivre des personnages dans des aventures et des rencontres surprenantes