• Christophe DonnerJe me souviens d'un essai de Christophe Donner, il y a quelques années déjà, dans lequel il débinait le roman. Il y disait notamment qu'un dialogue enregistré clandestinement entre le capitaine Barril, agent secret, et je ne sais qui, contenait plus de vie et d'excitation que n'importe quel texte de fiction.
    C'est peut-être pour ça que Donner prend ici son sujet dans les pages people des journaux. Une star française de cinéma comique qui fait rire à cause de son abattage, de son énergie et de sa vulgarité, qui se laisse facilement tenter par le triolisme ou l'alcool. Elle s'appelle Martine Victoire. Son fils, qui devient héroïnomane, puis star de cinéma aussi, à qui on doit finalement couper un bras infecté par un virus. Qui se retrouve maqué avec un grand copain de sa mère, écrivain, peintre, génie. Le narrateur, journaliste hippique, dix ans plus jeune, qui épouse la star en deuxième noces. Leur petite fille. L'ex-mari de Martine Victoire qui se retrouve dans un procès pour pédophilie. Etc.
    Le titre vient d'une chansons célèbre. « Une comédie de moeurs contemporaines », dit le quatrième de couverture. C'est vrai. « Un jeu de massacre. » Vrai aussi. Les usages de ces milieux comparés à ceux des autres. Une rapidité intéressante. Politiquement non correct. On passe un bon moment, sur le seuil du voyeurisme, de la cruauté, du désenchantement.

    Christophe Donner, Bang! Bang! Grasset