• Les chevaliers Jedi ont-ils un bouton sur le nez? Beaucoup de niveaux dans Les chevaliers Jedi ont-ils un bouton sur le nez? Pourtant, l'intrigue de la pièce est simple. Une petite fille se met au lit. Sa mère sort pour voir un monsieur rencontré sur un site de rencontre. Son père est ailleurs, suroccupé, toujours absent. Une baby-sitter vient la garder. Confrontée aux cauchemars, la fillette décide de partir vers l'aventure.
    Présentation officielle: « Alors, telle une moderne Alice, elle s’échappe dans un monde imaginaire et croise au cours de son voyage sous l’eau ou dans les airs un bestiaire fantastique: un ver super luisant, une pieuvre qui cherche un sens à sa vie, un requin qui pleure, la petite sirène, un ange tout nu, un éléphant rose… et, surtout, un enfant-ballon, qui la soutient et l’accompagne. »
    Ce voyage se tient dans une fantaisie débridée et mêle la comédie musicale, les personnages de conte, les moments poétiques et les cavalcades. Le décor simple, une chambre pourvue d'un seul lit, pièce qui grandit au fil du spectacle, se révèle piégé par des trappes, des fosses, des fenêtres qui laissent surgir de partout des personnages. La belle animation de Claude Barras et Jérôme Nyffeler, projetée sur la scène, enrichit tout le spectacle.
    Le texte de Camille Rebetez, lui, s'entend de plusieurs manières. A l'histoire de la petite fille isolée, à qui ses parents manquent se surajoute un questionnement sur les mythologies d'aujourd'hui, la communication, les emblèmes de la modernité et les problèmes que les médias rendent branchés.
    Mais surabondance de biens ne nuit pas. Tout le monde peut trouver son compte dans cette complexité: les parents visés par les références et la problématique actuelles; les enfants (le spectacle les attend depuis 7 ans) qui s'émeuvent à la triste solitude de l'héroïne et goûtent fortement le coloré loufoque de la pièce.

    Les chevaliers Jedi ont-ils un bouton sur le nez? de Camille Rebetez. Avec Pierre-Isaïe Duc, Lionel Frésard, Valérie Liengme, Véronique Montel et Anne-Catherine Savoy. Jusqu'au 25 octobre, Théâtre Am Stram Gram