•   Kilian Rüthemann, Sans Titre, 2008. (photo : Sully Balmassière)

    Le CAN (Centre d'art de Neuchâtel) est un de ces centres d'art contemporains dans des décors intérieurs d'anciennes usines. Pas l'extérieur. L'extérieur est tout ce qu'il y a de vieille ville, avec un très beau café à côté, Chauffage compris, depuis lequel on peut accéder directement au CAN. Quoi de mieux?
    Le CAN, donc, a organisé un laboratoire d'été. Le Summerlab. Deux artistes qui y ont participé se retrouvent dans l'exposition actuelle,
    Masse critique.
    Kilian Rüthemann (1979, vit et travaille à Bâle) et Niklaus Wenger (1978, vit et travaille à Berne). Quelques caractéristiques de leurs travaux: utilisation de matériaux bruts ou en voie de transformation (sel, ciment, carton, asphalte, plâtre, etc.), interventions sur le site, refus du marché de l'art.
    Niklaus Wenger, par exemple, a arraché le revêtement en plastique du sol dans un passage, l'a replié sur le mur en vague qui masque le passage. Il s'est associé à Kilian Rutheman pour deux oeuvres murales: murs creusés selon des critères précis avec les décombres au pied. Celui-ci a imaginé les plaques de sucre fracassées au sol dont on voit une photo ci-dessus, qui continuent de fondre pendant l'exposition.
    A la cave et dans le studio,
    Massimiliano Baldassarri (1968, vit et travaille entre La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel et Genève) propose une installation. Il chantait dans le groupe rock Autopsy disparu il y a dix ans. La reformation du groupe aujourd'hui dans le but de rejouer un disque datant de 1995 est le prétexte de son travail sur le souvenir et le revival. Concert enregistré, reliques, météore. Intéressant.

    Centre d'art Neuchâtel, 37, Rue des Moulins, 2000 Neuchâtel, Masse critique, jusqu'au 30 novembre.