• Jacques HermanJacques Herman, qui fut juré avec moi du Prix de la loterie romande, vient de sortir un recueil de poèmes. Son quatrième. Les couleurs de l'amer.
    Un titre, comme le relève Jacques Tornay dans sa préface, « à double, triple, voire à quadruple sens si l'on admet que l'âme erre. Alphonse Allais aurait apprécié. »
    Les poèmes, amers, donc, mais aussi amusés, pleins de fraîcheur et de légèreté parlent également de choses graves, avec de l'humour et du désespoir, de la sensibilité, du tragique et de l'espièglerie.
    Jacques Herman a quelque chose d'un lutin fragile, mais aussi d'un méditatif désabusé. Il pose sur le monde extérieur, vaste réservoir d'images pour faire résonner la chambre intérieure et provoquer l'émotion, un regard discret, juvénile parfois. Ses textes fuient le pathos et la complexification, mêlent la méditation, la rêverie, l'observation et la drôlerie. Le comique et la raillerie y tempèrent le dramatique et la consternation.  Dans une légèreté grave où la simplicité ludique touche une blessure profonde. 

    Jacques Herman, Les couleurs de l'amer, Préface de Jacques Tornay, Editions du Madrier, Luce Bühler-Péclard, CH 1416 Pailly