• A cause du mauvais temps, j'ai failli rater un de mes derniers objectifs de la saison d'été. Vous aurez remarqué que je parle comme un sportif.
    C'est que je me sentais presque en être un quand j'escaladais le Touno, hier, le soleil revenu. Je vous en avLe Touno en hiverais parlé déjà, du Touno, il me semble. Ma montagne magique à moi. Ma Sainte-Victoire (toutes proportions gardées). Ma cathédrale gothique de rocs dressés et d'éboulis.
    1400 mètres de dénivelé jusqu'à St-Luc. En descente !
    Parce que pour y grimper, j'ai pris les remontées mécaniques et il ne reste alors plus que 1000 mètres de dénivellation et trois heures d'effort.

    La saison se termine. Il y avait de la neige sur les hauteurs, poudrées comme avec du sucre. Et puis tout en haut, une petite couche blanche de deux ou trois centimètres. Un bon support pour remarquer que quelqu'un était passé avant moi. Elle avait laissé son nom gravé dans la neige. Niese.
    Je sais qui c'est, je l'ai croisée près du sommet, qui redescendait quand j'arrivais. Une Allemande blonde et sportive aux cheveux courts. J'aurais bien échangé quelques mots de plus avec elle mais l'étroitesse des passages de montagne ne permet pas la mondanité.
    Sinon, personne. Une belle solitude dans ce lieu que j'aime, où j'aimerais qu'on répande mes cendres après ma mort.

    Du moins c'est ce qu'il m'arrive de dire quand je suis un peu sentimental.
    Et hier, je l'étais. Je disais adieu aux vacances.
    Allez, je ne vais pas me plaindre ! Je gagne ma vie en enseignant, et vous savez ce qu'il en est...