• Retour à la montagne. A. a suivi une semaine de cours, dispensés par un spécialiste dont j'ai oublié le nom (je m'informerai si ça vous intéresse), qui emmène ses élèves dans les pâturages pour y cueillir tout ce qui se mange.
    Beaucoup de choses. Je le sais parce que nous sommes les bénéficiaires indirects de ces cours. Nous avons pu ainsi goûter toutes sortes de fleurs, de feuilles et de tiges, en salades, en soupes, en beignets, en sauces, en glaces...
    Du coup, ma vision de la nature a changé. Quand je me promène, là où j'admirais jadis un beau champ de fleurs, je contemple désormais un vaste garde-manger.
    La raiponce, délicieuse à croquer quand elle est jeuneC'est moins poétique ? Au contraire. L'utilité se rajoute à la beauté et donne un supplément à la plante. Et puis ça m'a permis d'apprendre des tas de noms. D'ordinaire, je ne les retiens pas. Mais quand il s'agit d'en faire un plat ou un assaisonnement...
    Mes grands-parents paysans avaient cette science des plantes comestibles. Mais dans les années d'après-guerre, avec la prospérité, tout ça est devenu démodé. Le progrès passait par les barquettes congelées des supermarchés. C'est que cueillir des plantes sauvages ne rapporte de l'argent à personne, n'est-ce pas ? Ce qui fait que ce savoir populaire a complètement disparu.
    L'animateur du cours racontait, paraît-il, que la même chose se passe actuellement dans certaines régions d'Afrique qu'il connaît. Les gens y ont désormais honte de leur nourriture traditionnelle, il est à la mode plutôt d'acheter des choses.
    Le problème c'est que cette nouvelle alimentation est déséquilibrée.
    Mais enfin, puisque ça rapporte des sous à l'industrie alimentaire...