• 2007

    (Sanctuaire Notre Dame des Fontaines, La Brigue. Elus du Jugement dernier: les vierges.)


    J'ai fêté la Saint-Sylvestre avec des amis que je connais depuis trente ans, dans un ancien studio de danse classique avec barres au mur et grand miroir au fond. Des Valaisans rencontrés au collège pour la plupart. Restés au pays ou rentrés après leurs études. On se voit presque toutes les années à cette occasion.
    Que sommes-nous devenus ? Médecins, pharmaciens, directeur de labo médical ou vétérinaire (la branche thérapeutique). Pas mal d'enseignants à tous les niveaux. Des employés.

    Nous sommes installés. La plupart ont une maison, une ou deux voitures, des enfants. Les femmes sont bien entretenues, les hommes gardent la forme. Il y a de la chaleur humaine, de l'humour. On s'intéresse à la culture, à la politique, à la gastronomie. Aux bons produits, aux bons vins. On pratique des loisirs créatifs, on fait du bénévolat. La classe moyenne. Aucun notable, même si la position de certains pourrait leur donner ce statut mais il leur manque l'importance, la morgue, l'esprit de sérieux, la jouissance du pouvoir et l'envie d'en imposer aux autres.
    Que dirait la sociologie ? Que nous sommes des bourgeois ? Oui : de petits bourgeois réformistes. Les magazines nous traiteraient sans doute de bobos. Malgré tout, nous avons évité le pire. Vous connaissez la chanson : on s'était donné rendez-vous dans 10 ans. Dans 20 ans. Dans 30 ans. Aucun n'est devenu alcoolique, toxico, amer ou résigné. Nous avons du travail, une insertion sociale, un environnement affectif. Pas trop d'ennuis de santé. Nous cultivons encore des projets, des rêves. Et nous avons du plaisir à nous revoir malgré les différences, 30 ans après.
    Eh bien, à la prochaine Saint-Sylvestre ! Et bonne année à tous ! Il y avait une formule dans mon enfance : une bonne santé et le paradis en récompense !
    Après le jugement dernier? Si seulement !